• Qui dit quotidien dit courses, préparation des repas journaliers, prise en charge de la vaisselle, rangement de la cuisine, nettoyage des sols, des vitres, WC, salle de bain, poussière, lessive, repassage. Sans oublier le nettoyage et l’entretien de l’extérieur s’il y en a un.

    Dans les générations qui partiront à la retraite dans 4 ou 5 ans, si monsieur met souvent la main à la pâte, c’est souvent madame qui est la plus concernée ; nous parlerons donc en son nom. Mais notez bien que les problèmes rencontrés sont tout à fait identiques quand c’est monsieur qui s’occupe de la maison et madame qui prend sa retraite !

    Madame, donc, s’occupe de la maison depuis des années. Elle a des habitudes, des réflexes, pour s’acquitter au mieux de cette charge, pour les tâches qu’elle aime comme celles qu’il faut faire mais dont elle se passerait volontiers.

    Et voici que Monsieur se trouve à la retraite. Même s’il s’est organisé des activités extérieures, il passe plus de temps à la maison. La situation génère des conflits. Non seulement il est présent, ce qui modifie l’organisation de son épouse, mais cette présence même augmente les charges : davantage de repas, de ménage, de courses, …

    Si Monsieur a l’air de penser que Madame s’en débrouillait très bien avant et qu’il n’a aucune raison d’en faire davantage, il est possible que Madame ne soit pas d’accord. Et veuille le faire savoir…

    Si Monsieur est partant pour s’impliquer, il y a un art et une manière à trouver. Dans les façons à risques, il y a (liste non exhaustive) :

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    Du côté de Monsieur

    -         ->  Regarder Madame faire et la bombarder de bons conseils, voire lui expliquer comment « ce serait tellement mieux et plus facile si elle faisait comme ci et comme ça ». Ne confondez pas votre épouse avec les subordonnés que vous n’avez plus !  Même si vous êtes convaincu d’avoir raison, soyez diplomate. Vous empiétez sur ce qui était son domaine, vous niez ses compétences : pas étonnant qu’elle ait envie de mordre ! 

    -          ->  Prendre en charge une tâche sans s’inquiéter de ses impacts sur le planning ou sur les tâches adjacentes. Il y a certainement  des contraintes de temps, de matériel et d’espace à prendre en compte : discutez-en !

    -          -> Ne pas oser essayer. Dévalorisant ? Trop compliqué ? Allons, dans ces tâches mystérieuses que sont la cuisine ou le ménage, il y a certainement un ou plusieurs domaines que vous pouvez maitriser avec un peu d’habitude. Même si elle ne dit rien, elle aussi a pris de l’âge, et elle fatigue. Aidez-là. Persévérez jusqu’à ce que s’installe un nouvel équilibre. 

    Un exemple vécu ?

    Monsieur, parti à la retraite avant madame, décide de prendre les repas en charge. Il s’en débrouille très bien, sauf qu’il impose un horaire « militaire » qui ne convient pas du tout au reste de la maisonnée. De disputes en colères, personne n’a voulu, n’a pu céder. Et voilà un très mauvais départ…

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    Du côté de Madame

    -           -> Vouloir « piloter » monsieur dans les tâches qu’il décide ou accepte de prendre en charge. C’est très tentant. Surtout dans cette période de doute qu’il traverse après son départ à la retraite. Mais vous êtes en train de construire les bases de vos dix ou vingt prochaines années de vie commune. Elles seront ce que vous en faites aujourd’hui.  

    -           -> Rejeter ses conseil et ses remarques avec des réactions du style « tu étais où pendant les 20 ans où je me débrouillais seule », « mais si tu fais comme ça, ça va prendre deux fois plus longtemps, salir deux fois plus de matériel… », « tu as oublié les coins », « ce n’est pas bien fait », … Bon, d’accord. C’est dur d’écouter, de regarder en maitrisant ses réactions.  Mais il essaye de se retrouver une place. Il apprend. Il essaye. Soutenez-le, encouragez-le. Et s’il a de bonnes idées, une fois votre couleuvre avalée, n’oubliez pas de le complimenter. Sincèrement. 

    -           -> Faire vous-même parce que ça va plus vite et c’est mieux fait. Oui, mais du coup, il n’a aucune chance d’apprendre. Il ne participera ni maintenant ni quand vous aurez maladie ou faiblesse. Et il sera démuni s’il se retrouve seul un jour. 

    -          -> Passer derrière lui, pour vérifier ou compléter. Rien de tel pour le décourager. 

    Un petit exemple vécu ?

    Plein de bonne volonté, Monsieur a étendu le linge sur le séchoir. Il a fait attention  à ne rien superposer, à bien déplier ce qui doit l’être. Il est content de ce qu’il a fait. Et il voit sa femme passer derrière lui, pour échanger les positions des pinces à linge afin de les classer par couleur. Pour elle, c’est plus joli, et c’est comme ça qu’elle fait d’habitude. Pour lui, c’est un superflu incompréhensible. À votre avis, aura-t-il envie de se proposer pour le prochain étendage ?

     

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