Changer de ville – la réflexion

Vous voici décidé(s) à partir, prêt à construire votre future tranche de vie dans un nouvel endroit.

Il ne manque pas de sites prêts à vous proposer un classement des meilleures villes pour la retraite.  En général, il s’agit de villes plutôt importantes, alors qu’il semblerait que quand un nouveau retraité déménage, il se dirige de préférence vers des villes moyennes ou petites.

Ceci dit, quels sont les critères à examiner quand vous réfléchissez à une ville où vous installer ?

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Tout d’abord, méfiez-vous des impressions de vacances. Vivre dans une ville en touriste et y vivre tout au long de l’année est très différent, pour vous comme pour ceux qui vont vous côtoyer.

Vérifiez à quoi ressemble votre cible en hiver ou en saison creuse. Les commerces et activités que vous appréciez sont-ils encore ouverts ? Avec des horaires convenables ? Avec un accueil aussi performant ? L’ambiance vous convient-elle toujours ? Y supportez-vous le climat en toutes saisons ?

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Ensuite, pour quelle tranche de vie envisagez-vous votre installation ? Est-ce pour votre période « senior », quand vous serez vaillant et autonome, prêt à prendre la voiture si nécessaire ? Ou vous préparez-vous également pour votre période « ancien », quand votre mobilité sera plus réduite ?

Songez que si un déménagement ne pose guère de difficultés à 62 ou 65 ans, il peut en être autrement à 80 ans. À cet âge plus fragile, vous apprécieriez peut-être de ne pas avoir à redécouvrir une nouvelle ville, de nouveaux commerces, de ne pas avoir à rechercher un nouveau médecin, un nouveau dentiste, de nouveaux amis.

Donc si vous vous installez à 65 ans dans une nouvelle région pour y rester, il serait judicieux de ne pas être trop loin de l’endroit que vous viserez pour votre grand âge.

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Si vous souhaitez vous installer dans un endroit assez isolé, songez aussi, même si on n’aime guère y penser, que des pertes d’autonomie peuvent survenir sans prévenir. Prévoyez des solutions si l’un de vous deux ne conduit pas, ou si un fauteuil roulant se révèle nécessaire, même temporairement.

Pensez à vos activités et à celles de votre conjoint : existent-elles à une distance raisonnable de l’endroit où vous vous installez ? Si vos enfants, votre famille, vos anciens amis sont éloignés ou vont le devenir, à quelle distance êtes-vous d’une gare ?

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Dans une grande ville, vérifiez que vous ne serez pas soumis à un rythme de vie trop rapide, trop brusque. Quand vous avez 70 ans, marcher sur un trottoir aux heures de sorties des collègues peut être un vrai défi. Quand vous en avez 80, monter dans un bus et s’assoir avant qu’il ne démarre est parfois un exploit.

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Enfin, le plus important : êtes-vous prêt – vous ET votre conjoint - à vous intégrer ? À faire vôtres les habitudes, la logique, les traditions de votre nouvelle cité ? À arriver humblement, pour les apprendre ? À participer, à votre niveau, à la vie de la cité, du quartier ? À reconstruire, patiemment, vos réseaux relationnels; qu'ils soient médicaux, commerciaux, culturels, ou simplement amicaux ? À persévérer pendant 4 ou 5 ans, temps moyen d’adaptation ?

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Si vous visez une petite ville ou un village, et si vous n’y avez pas de racines familiales, êtes-vous prêt à accepter, malgré tous vos efforts, de n’être jamais tout à fait admis comme étant « d’ici » ? Voire, dans certains cas, à entendre les remarques de ceux qui n’apprécieraient pas que vous preniez la place d’un enfant du pays ? Si ce point est sensible pour vous, peut-être qu’une ville plus importante vous conviendrait mieux. En général, plus les villes sont grandes, plus elles sont habituées aux mouvements de population, plus elles acceptent l’anonymat des différences.

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Et pour finir, n’oubliez pas de vous demander comment votre nouvelle ville va se transformer dans les décennies à venir. N’hésitez pas à regarder comment y évolue la dette municipale, le nombre de seniors, le nombre des actifs,… Comparez-la avec la ou les villes dont vous avez l’habitude.

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