La conscience tranquille

Penser à sa retraite comme à un projet, c’est aussi organiser ce qu’il faut pour avoir l’esprit libre et la conscience tranquille.

Vous êtes en forme et tout va bien : c’est parfait. Malheureusement, un accident ou une maladie grave ne préviendront pas toujours : vous avez certainement vu ou entendu parler autour de vous de situations douloureuses, voire critiques, situations qui auraient pu être évitées avec un peu d’anticipation.

Citons simplement les cas de découvertes tardives des règles de réversion ou de succession, de clauses bénéficiaires non mises à jour lors d’un changement familial, de veufs incapables d’entretenir un logement trop grand pour eux et qu’ils ne peuvent vendre.

En ce qui vous concerne, tout est-il en ordre pour votre conjoint ou vos proches ?

Vous vous dites peut-être que ce n’est pas le moment, que vous avez tout le temps.

Oui, mais.

Regardez autour de vous, sans faire de défaitisme : force est de constater qu’après soixante ans, il n’est plus si rare de passer brusquement de bien portant à gravement malade.  Et quand la maladie frappe, esprits et discussions ne sont plus vraiment aptes aux réflexions, aux décisions et aux actions trop reportées.

Aussi, n’attendez pas : si vous êtes en couple, prenez un peu de temps pour étudier la situation de votre conjoint si vous disparaissiez ou s’il/elle disparaissait. Réfléchissez à la situation de vos proches.

Connaissez-vous vraiment les règles des retraites de réversion ? Si vous êtes concerné, avez-vous mesuré l’impact des conditions de ressources pour la réversion CNAV ? Celui des nouvelles règles des réversions des complémentaires ? On entend très souvent des veufs ou veuves amers raconter qu’ils ont découvert, trop tard, quels étaient leurs droits réels.

Si vous avez des assurances avec des bénéficiaires, en avez-vous la liste ? Ces bénéficiaires sont-ils bien ceux que vous souhaitez aujourd’hui ? Seront-ils informés si un événement grave se produit ?

Connaissez-vous les règles de succession en ce qui vous concerne ? Votre conjoint aurait-il de quoi vivre ? Vous faut-il prendre de nouvelles dispositions ?

Aurait-il/elle la sécurité d’un logement et les moyens suffisants pour l’entretenir ? S’il/elle devait opter pour plus petit, les droits de vos enfants ne réduiraient-ils pas trop ce qu’il/elle retirerait d’une vente ?  Votre régime matrimonial actuel lui assure-t-il le minimum souhaité ? Rencontrer un notaire vous serait-il utile ?

Si c’est vous qui gérez l’aspect financier de la famille depuis des années, votre conjoint est-il/elle à même de s’y retrouver ? Quels éléments pouvez-vous préparer pour faciliter son adaptation ? S’il lui faut de l’aide, à qui lui conseilleriez-vous de s’adresser ?

À notre époque basée sur le numérique, le verrouillage de votre smartphone, de votre ordinateur, ajoutent de nouveau pièges. Si vous êtes seul à connaître certains codes et mots de passe, l’accès à des documents essentiels, voire tout simplement à des noms et adresses de personnes à prévenir sera-t-il possible ?

N’oubliez pas qu’il vous faudra revérifier ces dispositions à intervalles réguliers : la réglementation peut changer, et il en est de même de votre situation, voire de vos souhaits.

Oui, c’est une charge de travail. Mais une retraite vraiment sereine, c’est une retraite où vous savez que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour que tout se passe bien.

Pour une première recherche :

Réversion base : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N378

Réversion complémentaire : http://www.agirc-arrco.fr/particuliers/pension-de-reversion/

Règles de succession : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N173

Règles pour le logement : http://www.dossierfamilial.com/famille/succession/conjoint-survivant-comment-conserver-son-logement-57126

*********************