Le temps en retraite

Vous voilà en retraite. Vous avez fait, ou pas, votre pot de départ. Vous avez profité allègrement des premières semaines/premiers mois d’inactivité, comme s’il s’agissait de vacances bien méritées. Vous avez terminé les deux ou trois trucs urgents que vous n’aviez jamais le temps de faire. Vous vous êtes reposé(e).

À partir de là, sauf contraintes familiales ou impératifs de santé, il y a de grandes chances que vous vous glissiez peu à peu dans la peau d’une des trois catégories de retraités : les « En attente », les « Toujours présent », ou les « Temps choisi ».

Pour comprendre, rien de tel que de s’appuyer sur des exemples : voici donc les cas de messieurs Alain, Paul et Claude !

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Catégorie « En attente » :

Monsieur Alain a tout le temps dont il peut souhaiter. Mais, en fait, quand il se réveille le matin, rien ne l’incite vraiment à se lever, à s’habiller, à s’activer. S’il le voulait, il pourrait s’installer en pyjama devant la télé jusqu’à midi. D’ailleurs, il l’a fait pendant un temps, avant de se forcer à réagir. Mais, au final, une fois levé et habillé, il se retrouve quand même face au silence des tâches quotidiennes.  Alors, bien sûr, il faut faire à manger, deux fois par jour, et il y a la vaisselle, le ménage, le jardinage, un peu de bricolage parfois, la télé souvent.  Chaque jour ressemble un peu au précédent, au point qu’il lui faut désormais faire un effort pour savoir si on est samedi ou lundi. Et d’ailleurs, quelle importance ? Heureusement que, de temps à autre, il a l’occasion de s’activer pour aider ses enfants, ses voisins ou un ami !

Si vous êtes dans ce cas, il n’est peut-être pas trop tard pour réagir. Reprenez la préparation de votre retraite par le début, afin de retrouver (trouver ?) ce qui apportera du sens à vos journées. Cherchez quelles sont les motivations, l’environnement qui vous correspondent. Faites le nécessaire pour vous en rapprocher. N’attendez pas de vous être habitué au train-train des journées qui passent : quand cela fait longtemps qu’on laisse le temps vous emporter, quand on s’est un peu trop isolé, il peut être très dur de prendre un autre rythme ou de se rouvrir aux autres !

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Catégorie « Toujours présent » :

Monsieur Paul ne manque pas d’activités. Quand il s’est retrouvé à la retraite, tout naturellement, il a répondu présent aux amis ou aux connaissances qui le sollicitaient. Et tout aussi naturellement, il est maintenant engagé dans plusieurs associations et groupes, pour des loisirs comme pour de grandes causes. Il répond aussi présent quand sa famille le réclame, pour du bricolage ou des travaux, pour s’occuper des petits-enfants ou même gérer les soucis de ses propres parents. Monsieur Paul n’y a pas pris garde, mais son agenda s’est rempli tout seul, au hasard des rencontres et des demandes. Ce qui certain, c’est qu’il ne s’ennuie pas, et que le temps passe très vite. Il est attendu à gauche, à droite. Il peine parfois à s’y retrouver. Quelquefois, il se dit qu’il lèverait bien un peu le pied, qu’il aimerait du temps pour lui. Mais comment refuser un coup de main, quand tout le monde sait qu’un retraité a du temps ?

Assez bizarrement, cette catégorie de retraités est très proche de la précédente : l’une comme l’autre se laisse un peu porter par les événements.

Toutefois, si vous êtes dans cette catégorie et que vous êtes heureux comme ça, surtout ne changez rien ! Des activités, du relationnel, du mouvement, que demander de plus si cela vous convient ?

Par contre, si vous êtes dans cette catégorie et que vous fatiguez un peu, ou que vous trouvez qu’on profite de vous sans le retour que vous attendez, ou que vous aimeriez un peu de temps pour quelque chose qui vous tient à cœur, à vous, il va falloir apprendre à dire non, gentiment, mais fermement. Pas à tout, bien sûr, mais aux demandes qui vous prennent trop de temps, ou qui ne vous font pas vraiment plaisir.

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Catégorie « Temps choisi » :

Quand il est parti à la retraite, Monsieur Claude a bien réfléchi à ce qu’il voulait faire. Cela n’a pas été immédiatement évident, mais il a trouvé ce qui le motivait, ce qui pourrait l’amener à se lever le matin, même quand il serait un peu fatigué, même quand il ferait froid dehors. A partir de là, il a étudié comment il pouvait obtenir ce qu’il avait décidé. Il s’est fixé des étapes raisonnables. Il a organisé son temps et ses moyens, à son rythme. Bien sûr, il ne s'est pas construit un planning aussi précis ou exigeant que quand il travaillait : il a gardé du temps pour le quotidien, les loisirs, les amis, les imprévus, les opportunités. Mais il sait ce qu’il veut, et pourquoi. Il s’y applique, chaque jour. Du coup, quand on lui demande du temps pour quelque chose qui ne lui convient pas, il sait répondre non, avec un sourire : il est pris ailleurs, pour ce qui lui tient à cœur. Si vous l’interrogez sur le sujet, il vous répondra avec plaisir, et vous verrez à la façon dont il en parle combien c’est important pour lui, de pouvoir, enfin, vivre ses choix !

Ceux qui ont déjà un hobby ou une passion avant leur retraite ont plus de facilités pour rejoindre cette dernière catégorie. Toutefois il ne faut pas oublier que les années qui passent font évoluer les motivations, et que rien n’est jamais définitivement acquis. Un temps choisi se construit, se repense, se mérite.

Pour les autres, il suffit parfois d’une réflexion, d’une rencontre, pour provoquer une réaction qui mènera au temps choisi. Si vous vous interrogez déjà, mais que vous manquez d'idées, pourquoi n’iriez-vous pas faire un tour vers les pages "Que faire en retraite " de ce blog ?

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