• Petites histoires de retraites

    Rien de tel que regarder autour de soi pour trouver des idées, voir comment ceux qui sont passés avant vous ont résolu les difficultés, décider si vous souhaitez imiter telle ou telle façon de faire.

     Attention, les choix de chacun sont infiniment respectables. Ils dépendent des possibilités, des caractères, des envies.  Il ne s’agit nullement de porter un jugement.

    Il s’agit de savoir si tel ou tel choix pourrait vous convenir, à vous.

    Vous pouvez regarder comment ont fait vos parents, bien sûr, mais les modes de vie évoluent, les besoins, les logiques également. Il semble important de se concentrer surtout sur ceux qui sont partis en retraite il y a moins de 10 ans.

    Dans votre famille, parmi vos proches, vos amis, vous trouverez bien quelques personnes dans ce cas. Ils sont certainement prêts à vous parler de leur expérience, de ce qu’ils referaient ou ne feraient pas s’ils se retrouvaient en situation.

    Pour vous aider, voici quatre petites histoires, qui ne sont que des exemples pour aborder plusieurs problématiques possibles.

     

    Monsieur Anatole

    Monsieur Anatole a toujours travaillé. Son boulot, sa famille et quelques amis ont bien rempli sa vie jusque-là. Le week-end, il bricolait à la maison. Les vacances, quand il pouvait, il partait, avec femme et enfants, à la mer, ou à la montagne. Grosso modo, il est plutôt satisfait de son parcours, et il attendait la retraite sans urgence, comme un dû, avec la satisfaction du travail bien fait. Pour lui, il s’agissait d’une période paisible bien méritée.

    Il a fait son pot de départ, a salué les copains et s’est reposé autant qu’il a voulu les quatre premières semaines. Puis il a commencé à s’ennuyer un peu. Son épouse, ravie de le voir à la maison les premiers temps, a voulu reprendre son rythme de vie habituel. Il a fallu faire des compromis. Les copains du boulot, occupés par leur travail, ont vite cessé de se manifester. Il n’avait plus les dernières informations, il n’était plus au courant. Les enfants avaient leur vie, aussi. Il lui restait la télé, et son jardin. Les voisins, parfois, quand il pouvait les accrocher pour discuter un peu. Il n’était plus moteur, mais dépendant du temps que ses proches pouvaient lui accorder. Il a fallu qu’il se reprenne, pour réapprendre à se lever, à s’habiller, même s’il pouvait trainer toute la journée en pyjama. Il tond son jardin. Il taille sa haie. Il s’est habitué.

     

    Madame Amélie

    Madame Amélie était secrétaire. Divorcée, elle s’est retrouvée seule quelques années avant son départ en retraite, quand son fils a terminé ses études. Elle a alors entrepris de chercher quelles activités lui correspondaient, afin, disait-elle, de garder le lien social quand elle arrêterait de travailler. Elle s’est essayée à plusieurs sports différents, avant de choisir un groupe de Qi-gong, où elle a trouvé à la fois la dépense physique et l’ambiance qui lui convenait. En parallèle, elle a découvert, l’une après l’autre, des associations qui venaient en aide à des enfants malades, à des enfants en difficultés scolaires. Là aussi, il lui a fallu un peu de temps pour trouver sa voie, pour apprendre le bon vocabulaire, s’intégrer peu à peu dans des équipes bienveillantes mais déjà organisées.

    Par chance, pendant ces périodes un peu compliquées de recherche, elle avait toujours son environnement de travail stable et ses copines de boulot, si importantes quand elle avait besoin d’expliquer ses difficultés.  Aujourd’hui, à la retraite depuis deux ans, elle exploite à fond ses nouvelles activités, ses nouvelles relations, et ne voit pas le temps passer.

     

    Monsieur et madame Barnabé

    Monsieur et madame Barnabé vivaient en région Parisienne. Ils n’avaient qu’une envie à la retraite, c’était de retourner vivre à la campagne, non loin de la petite ville où madame Barnabé avait passé son enfance. Dès qu’ils l’ont pu, ils ont vendu leur logement pour une petite maison au milieu des champs. Toutefois, une fois l’installation terminée, ils se sont trouvés un peu désœuvrés. La petite ville de Madame Barnabé n’était plus celle dont elle se souvenait, avec des amies à tous les coins de rue. Monsieur Barnabé ne retrouvait plus ses habitudes, avait l’impression de rester un touriste aux yeux de ses voisins. Leur petite maison est en vente, en vue d’un retour en région parisienne.

     

    Monsieur et madame Bénédicte

     Monsieur et madame Bénédicte, eux, savaient depuis longtemps qu’ils n’avaient pas les mêmes souhaits pour leur retraite. Monsieur voulait le calme d’un chez soi tranquille, madame voulait surtout  garder le lien avec  ses enfants et petits-enfants. Quand ils en ont discuté, ils ont convenu ensemble que,  proches ou non, le plus important était de créer une bonne raison pour que leur famille ait envie de venir les voir longtemps. Leurs petits-enfants appréciaient beaucoup de pouvoir aller à la mer quand ils étaient avec leurs grands-parents. Ils leur ont donc fait découvrir les joies de la navigation avec une association locale. Cela a si bien marché qu’une fois à la retraite ils sont tous deux devenus bénévoles dans l’association qui s’occupe des bateaux. Ils ont aussi fait le nécessaire pour pouvoir loger famille et amis quand ils venaient. À chaque période de vacances, ils s’arrangent pour disposer d’un petit bateau dont les ballades alimentent conversations et souvenirs. 

     

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