• Que faire en retraite (1/5)

    Si vous savez déjà ce que vous allez faire, si vous êtes déjà investi dans une ou plusieurs activités auxquelles vous rêvez de consacrer plus de temps, l’article qui suit n’est pas pour vous.

    Par contre, si vous faites partie de ceux qui se demandent à quoi ils vont bien pouvoir occuper leur temps, voici quelques pistes pour trouver des idées.

    Tout d’abord, il est utile de faire un peu de tri dans vos idées, vos ressentis.

     

    Pour s’appuyer sur une analogie, trouveriez-vous facile de réfléchir à un nouveau menu dans une cuisine encombrée par les restes des repas précédents, entouré(e) d’ustensiles  déjà utilisés ? Ou si vous bricolez, que diriez-vous d’un atelier encombré par des chutes de matériaux divers, les outils posés ça et là, au hasard de leur dernière utilisation ?

     

    À l’aube d’un futur départ en retraite, après des décennies consacrées à votre profession, à vos enfants, l’intérieur de votre tête ressemble peut-être à une maison où se sont accumulés tous les objets d’une vie. Encombré par beaucoup de sujets accumulés au détour des ressentis, des besoins professionnels, des urgences de la vie d’hier et d’aujourd’hui, votre esprit n’est guère disponible pour une réflexion sur votre devenir.

    Pendant la vie professionnelle, souvent, nous n’avons - nous ne nous accordons - guère le temps pour prendre du recul, pour classer nos idées, pour leur attribuer d’un œil critique une juste place. Il y a les vacances, bien sûr, mais on a à peine l’occasion de se reposer, de commencer à se retrouver qu’il faut reprendre le collier. Rares sont ceux qui réussissent à se ménager des poses suffisantes pour se trouver ou bien se connaître.

    Si vous partez bientôt à la retraite, c’est le bon moment pour faire un peu de rangement interne, retrouver les idées claires et identifier vos priorités.

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    Première phase : une fois déposés l’armure et le masque professionnel, qui êtes-vous  ? Attention, il ne s’agit pas de vous définir par ce que vous faites hors « boulot », mais bien de parler de vous, de ce que vous aimez, de ce qui vous fait bouger, ou de ce que vous n’aimez pas, de ce que vous évitez.

    Êtes-vous sportif(ve) ? Voyageur ou plutôt sédentaire ? Créatif(ve) ? De tendance solitaire ou sociable? Aimez-vous faire, ou organiser, ou enseigner ? Vos préférences vont-elles  vers le manuel ou vers l’intellectuel ? S’il vous arrive d’avoir du temps rien qu’à vous, comment l’occupez-vous ?

    Reprenez pas à pas les principales étapes de votre vie, celles qui vous ont marqué, qui ont fait de vous l’homme ou la femme que vous êtes.

    Quelles sont les choses qui vous rendent fièr(e) ? Celles que vous auriez voulu développer ou poursuivre, si vous aviez pu ? Aviez-vous des rêves d’enfance ?

    Si vous aviez pu mettre de côté les dictats sociaux, ou ce que papa/maman voulait vous voir faire, qu’auriez-vous aimé faire ? Que font les gens que vous admirez ? Ceux dont vous pensez qu’ils ont réussi leur vie ? Pourquoi ?

    Qu’aimeriez-vous être capable de faire ? Qu’est-ce qui est important pour vous ? Qu’est-ce qui est assez fort pour vous motiver à vous lever chaque matin ? Quels sont les moments où vous êtes bien ? Pourquoi ? Que vous faut-il pour être heureux(se) ?

    Faites une petite liste. Essayez d’en dégager vos 5 ou 6 priorités personnelles, en ordre décroissant.

    Soyez franc avec vous-même : il ne s’agit pas d’un CV judicieusement calculé pour décrocher un poste. Ce n’est pas non plus le moment de vous montrer exagérément modeste. Il s’agit de ranger vos impressions, pour classer au rayon des souvenirs celles qui ne vous correspondent pas ou plus, et pour faire émerger ce que vous êtes vraiment, maintenant.

    Vous pouvez profiter ce que ce vous êtes encore entouré de collègues pour noter leur opinion à votre sujet. Si vous avez des amis avec lesquelles les relations sont franches, vous pouvez aussi chercher à savoir quels sont, à leur avis, vos points forts. Écoutez-les, remerciez-les, puis prenez le temps d’y penser, de savoir en quoi vous êtes d’accord ou pas, et pourquoi.

    Pour des raisons évidentes de relations quotidiennes, les appréciations de vos plus proches ne seraient peut-être pas complètes, ou pas présentées de façon à ce que vous puissiez les entendre…. Notez-les tout de même, pour y réfléchir à tête reposée.

    Bien sûr, comme quand on range une maison, vous pouvez tomber sur un objet délicat à ranger. Faut-il le garder ? Doit-il aller à la cave ou au grenier ? Rester au milieu du couloir ? Fait-il partie de vous ? Ou n’est-ce qu’une péripétie un peu difficile à digérer ? Vous n’êtes pas obligé de tout résoudre. Avoir conscience des points à problèmes est déjà un bon point (toutefois, dans les cas particulièrement douloureux, n’hésitez pas à consulter un professionnel).

    Bon, savez-vous maintenant un peu mieux qui vous êtes ? Quels sont vos moteurs ? Vous sentez-vous plus serein(e), prêt(e) à avancer un peu plus ?

    C’est le moment de passer à la phase suivante.

     

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