• Répartition !

    Quand on pense à préparer sa retraite, une des premières questions est : « De combien vais-je disposer ? ».

    Vous comptez vos trimestres, vous vous frayez un chemin dans la jungle des réglementations, vous prennez rendez-vous avec un conseiller de votre caisse de retraite, et vous finissez par obtenir un chiffre, qu’il soit précis ou juste un ordre d’idée.

    Ouf.

    Mais ce n’est pas fini. Vous vous demandez, à juste titre, que va devenir cette somme, dans les années, voire les décennies à venir. Le plus souvent, elle sera votre unique entrée d’argent. Pour vous organiser, il vous faut donc estimer ce qu’elle pourrait devenir.

    C’est là que le mot « répartition » prend tout son sens.

    Les régimes chargés de la gestion de nos retraites par répartition sont aujourd’hui tous déficitaires. (Si vous vous demandez pourquoi, je vous suggère de lire l’article sur les pyramides des âges).

    En ce qui concerne la retraite de base, financée entre 60 et 70 % par les cotisations retraites, l’État assure aujourd’hui le complément : en clair, ce sont les impôts et les contributions sociales qui paient les 30 % de déficit. Si le budget de l’état n’était pas lui-même en déficit, ce ne serait qu’une répartition comme une autre. Mais comme notre pays vit déjà à crédit avec une dette qui ne fait qu’augmenter, on peut supposer qu’en ce qui concerne les retraites de base, déjà existantes ou prévues, la stabilité est loin d’être acquise.

    En ce qui concerne les retraites complémentaires, parlons de l’ARRCO et de l’AGIRC, actuellement en situation critique. Leurs négociations ont commencé ce mardi, et doivent se terminer en juin. Pourquoi est-ce si important pour eux ? Parce que contrairement à la retraite de base, ces deux organismes n’ont pas la possibilité de faire des dettes, de prendre des crédits. Et au vu de leurs derniers résultats, il leur manque environ 6,5 milliards de cotisation pour payer les 66 milliards qui sont à leur charge aujourd'hui. S’ils n’avaient pas constitué des réserves pendant les dernières décennies, s’il n’y avait pas quelques transferts financiers, ils devraient d’ors et déjà amputer toutes les retraites complémentaires en cours de 10%.

    Et la situation ne fera que s’aggraver dans les années à venir, avec chaque année environ 20 000 à 30 000 départs en retraites de plus que d’entrées en vie active aptes à payer les cotisations nécessaires (-4% annuel).

    Alors bien sûr, chacun cherche des solutions, envisage des scénarios.

    Il n’en demeure pas moins que les déficits sont bien là, et qu’il faudra prendre de l’argent quelque part. Ou apprendre à s'en passer.

    Est-ce temporaire ? Certes ! Quand les générations nées entre 1973 et 1982 n’auront plus l’âge de travailler, les générations qui les remplaceront devraient être en nombre suffisant pour supporter les départs. Sauf imprévus dans les 30 à 40 prochaines années, bien sûr…

     

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