• Retraite et instincts

    Pour choisir ses activités, pour organiser sa retraite, il est préférable de savoir faire la différence entre ses envies et ses instincts. On a beau dire, une part très ancienne de notre cerveau est toujours là, et elle continue de s’exprimer…

    Que dit ce cerveau des origines ?

    Aux hommes qui abordent l’âge de la retraite, il chuchote quelque chose comme « Tu es moins fort, moins rapide » « Tu fais des erreurs » « Les plus jeunes vont plus vite, plus loin».  Oh, soumis à ce murmure insistant, ces messieurs ont tenté de prouver le contraire, de rester dans la course. Puis ils ont bien été obligés de constater que leurs mains avaient moins de puissance, que la douleur punissait certains efforts. Ils ont dû admettre, en eux-mêmes, qu’ils n’étaient plus au top de leur forme.

    Que leur souffle alors le vieil instinct ? Quelque chose comme « Évite les confrontations » « Mets-toi à l’écart ». Et voici certains hommes qui se prévoient des activités de solitaire, qui se renferment.

    Oui, mais... Mais autant cette logique instinctive se comprenait quand la baisse de forme signifiait un réel danger, voire une mort prochaine, autant il est dangereux de l’écouter quand environ vingt années de vie sont encore à parcourir.

    C’est là qu’il est utile de savoir prendre le recul nécessaire à différencier l’instinct de ses vraies envies, afin de se donner la possibilité de continuer à stimuler son corps, sa mémoire, son intelligence, ses sentiments, ses relations. Pour vivre au lieu de survivre.

     -----------

    A contrario, pour les femmes qui atteignent la soixantaine, les réactions instinctives auront plutôt tendance à développer l'envie de s’exprimer, d’aller vers d’autres rencontres.

    Tout d’abord, elles ressentent les premières impressions d’une liberté peu habituelle. Leurs enfants sont grands, quasi autonomes. Le quotidien est maîtrisé par des années d’habitude. Dans la rue, dans la foule, ce sont d’autres cibles, plus jeunes, qui attirent l’attention. Elles peuvent le regretter, mais elles en apprécient les avantages. Leur parole est écoutée. Elles se sentent en forme. Et, bien souvent, elles voient leur conjoint faiblir ou douter.

    Pour elles, le murmure du fond des âges se fait tentateur : « il ne peut plus assurer ta sécurité » « il fait des erreurs, il faut que tu le surveilles » « il ne fait pas d’effort » « c’est de sa faute » « tu as été une bonne fille, une bonne épouse, une bonne mère, et si tu pensais un peu à toi ? » « C’est le moment de faire enfin ce que tu avais envie de faire » « Il ne te reste plus beaucoup de temps ».

    Certaines se mettent alors à materner leur époux, parfois un peu trop, au risque de diminuer dangereusement l’autonomie qui lui permettrait d’avancer. D’autres rendent leur mari responsable de tout ce qui ne va pas, profitant de ses failles, de sa fatigue, pour régler de vieux comptes. C’est l’époque des malentendus, des conflits silencieux, ou qui explosent au grand dam de tous.

    Mais si l’un comme l’autre arrivent à prendre un peu de recul, à comprendre ce qui se passe en eux, si la communication n’a pas été rompue, si les bases sont bonnes, c’est aussi l’occasion d’un rééquilibrage de chacun au sein du couple.

    Pour passer cette période difficile, une partie de ces dames s’efforcent de retrouver un rôle connu en se consacrant autant qu’elles le peuvent à leurs petits-enfants. D’autres cherchent des alliées, se tournent vers leurs amies, ou vers des groupes de femmes aux goûts similaires.

    Parfois, elles auront à chercher ce qu’elles veulent vraiment, et se lanceront tour à tour dans de nombreuses activités. Celles qui le peuvent iront jusqu’à commencer une véritable deuxième vie, avec un enthousiasme d’autant plus grand qu’elles en sont les décideurs autant que les actrices.

     

    **********

    « Incident sur flux RSSLes petits tracas »
    Partager via Gmail