Vieillir à deux : trois petites histoires

Si on regarde un peu autour de soi, les cas où la retraite à deux est … disons « difficile »… ne sont pas rares. Si vous pensez que ce pourrait être votre cas, c'est une raison de plus pour préparer avec soin cette phase de votre vie.

Il faudrait bien sûr qu'en parallèle votre conjoint mène la même réflexion, afin que vous parveniez à échanger, à définir ensemble les parties communes de votre vie future. Ce n'est hélas pas toujours possible, et passées les premières semaines, des ajustements peuvent être nécessaires. 

Pour éviter les conflits voire la séparation définitive, certains ont eu besoin de prendre un peu de distance ; en voici trois exemples au hasard.

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Monsieur Christian est parti en retraite deux ans après son épouse.

Comme il n’avait guère eu le temps de se préoccuper jusque-là du fonctionnement de la maison, il a voulu tout de suite remettre en ordre ce qui n’allait pas. Ménage, cuisine, rangement, il s’est impliqué : n’était-ce pas normal maintenant qu’il vivait là à plein temps ?

Bizarrement, son épouse n’a pas apprécié son aide. Pourquoi l’a-t-elle vu comme une critique de ce qu’elle avait mis en place, pourquoi s’est-elle braquée en disant que puisque c’était comme ça, il allait pouvoir tout gérer ?

Il n’a pas compris tout de suite. Bien sûr, quand elle a fait sa valise et est partie louer un appartement où il était prié de ne pas mettre les pieds, c’est devenu plus clair. Il a d’abord été blessé, fâché. Il a essayé de vivre seul. Sauf que commander une maison vide, ce n’est pas vraiment drôle. Et puis, cuisiner pour un, discuter avec la télévision, ce n’est pas comme ça qu’il voyait sa retraite.

Petit à petit, le dialogue a repris. Chacun s’était organisé une vie à soi, mais il y avait de la place – et de l’envie - pour une vie commune. Au bout d’un an, sa femme est revenue, prudemment. Puis elle a rendu les clés de son appartement.

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Monsieur Clément, lui, avait préparé sa retraite. Il prévoyait de remettre en état la vieille maison de famille de ses parents, dans un hameau de campagne que nous appellerons "PetitVillage".

En effet, bricoleur émérite, et habitant dans depuis 30 ans avec sa femme dans une maison de "GrandeVille", il y avait épuisé tous les travaux intéressants. Oh, il ne s’agissait pas d’abandonner complètement cette maison de "GrandeVille". Leurs enfants y avaient grandi, quand même ! Il avait donc calculé qu’en y vivant à mi-temps, genre un mois sur deux, il aurait largement le temps d’en assurer l’entretien régulier, tout en utilisant le reste du temps pour ses travaux à  "PetitVillage".

Le premier semestre, son épouse a suivi le rythme. Puis elle a commencé à s’ennuyer, dans ce coin de France où elle ne connaissait personne, où le plus proche cinéma était à 40 km. Son mari était concentré sur son bricolage toute la journée. Elle lui donnait un coup de main, elle se promenait dans la campagne, mais cela lui devenait de plus en plus monotone. Elle s’est mise à se languir de ses amies de "GrandeVille", ainsi que de toutes les activités auxquelles elle était habituée.

Alors, Monsieur et Madame Clément ont convenu d’un arrangement : quand neige et glace sont là, ils sont tous les deux à "GrandeVille". Puis, quand le temps s'améliore, Monsieur part, seul, s’occuper à "PetitVillage", tandis que Madame profite de ses amies et des facilités de "GrandeVille".

Elle le rejoint à "PetitVillage" 15 jours plus tard, et ils y restent ensemble 15 jours. Elle repart ensuite vers "GrandeVille", tandis qu’il reste encore un peu à "PetitVillage", le temps de boucler une ou deux tâches en cours. Puis Il revient à "GrandeVille", pour deux semaines en couple, avant de repartir, seul, vers son bricolage.

Cela demande un peu d’organisation, bien sûr. Mais il y a toujours le téléphone, n’est-ce pas ? Et, au moins, ils font chacun ce qu’ils aiment, et ont chaque jour des choses à se raconter !

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Et n’oublions pas la si jolie histoire du blog alorsvoilà : L’Homme-Arbre et la Femme-Nuage 

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