Changer de logement

Si vous prévoyez de changer de logement, trois écueils au moins méritent qu’on les connaisse, pour les éviter autant que possible :

Le premier, c’est toujours la fameuse décision trop hâtive, prise dans l’enthousiasme du départ en retraite. Quelques mois après, quand vous avez réadaptés vos repères, construit ce qui sera la logique de vos 5 ou 10 prochaines années, le logement choisi lors du départ en retraite peut ne plus vous correspondre.

Pour limiter ce risque, une solution est bien sûr de choisir un logement adaptable, afin de pouvoir le moduler en fonction de vos futurs choix.

Une autre solution peut aussi être de temporiser votre achat, voirede vivre la première année de transition en location, afin de vous donner le temps de vous trouver, vous et votre conjoint. (attention toutefois : si vous passez cette année de transition en recherches et démarches  pour votre futur logement, vous ne la consacrerez pas à découvrir celui que vous serez en retraite …)

Le deuxième écueil, c’est de prévoir votre nouveau logement en vous appuyant sur vos anciennes habitudes, comme si vous ou votre conjoint aviez toujours un travail à l’extérieur. Prenez le temps de penser vos nouveaux besoins. Relisez le début de l'article précédent sur les espaces communs et privés. Si vous changez, c’est l’occasion de mieux s’organiser, de se dégager de ce qui n’est plus d’actualité, de prévoir vie commune comme vies privées.

Le troisième, c’est de se laisser emporter par ses rêves sans tenir compte du temps qui s'écoule.

Bien sûr, il est indispensable de rêver, d’avoir des projets pour aller de l’avant. Vous rêvez d’une maison au calme de la campagne, ou au bord de la mer, ou au soleil. Vous rêvez d’une maison familiale pour regrouper votre famille pendant les vacances. Vous rêvez d’un camping-car pour voyager à l’année.

Tous ces projets sont magnifiques. Si vous pouvez les réaliser, foncez ! Toutefois, que vous le vouliez au non, vous n’avez plus cinquante ans. Adapter votre rêve à vos capacités présentes ou prévisibles peut éviter que qu’il ne se teinte d’amertume.

Voyons un exemple : vous partez en retraite avec le désir de profiter de vos journées, de vous reposer au calme.  Vous voyez une longère normande entourée de plusieurs hectares de terrain. Elle est dans votre budget. La position géographique correspond à vos exigences. Voilà, pensez-vous, l’occasion de vivre enfin votre rêve. Vous vous imaginez déjà dans une chaise longue sur la terrasse, à boire un verre en profitant du silence.

Certes. Cependant, même les yeux pleins d’étoiles, prenez le temps de peser les contraintes avant de vous engager. Il ne s’agit pas de se décourager, mais d’être bien informé au moment de sauter le pas. Une maison ancienne nécessite souvent un entretien régulier (peintures ou vernis des bois, nettoyage de toiture, reprise de surfaces, surveillance de la tuyauterie, de l’électricité, du chauffage, …).

Si vous prévoyez de tout faire vous-même, avez-vous estimé avec réalisme l’énergie et le temps qui devra être consacré à cet entretien ? Au ménage ? Au jardin ? Chiffrez  le nombre de jours nécessaires chaque année, en prenant en compte que les travaux sont en général à réaliser d’avril à octobre.

Avez-vous prévu un plan B pour le moment où vous n’aurez plus l’envie ou la capacité de réaliser ces travaux ? Rien que le nettoyage annuel d’une gouttière a un coût quand on ne peut plus l’effectuer soi-même. Si vous pensez faire appel à un jardinier, à une femme de ménage, à des artisans, avez-vous budgété chaque année le coût de leurs interventions ?

Si vous avez déjà pris en compte tous ces points, c’est parfait.

Par contre, si vous vous dites tout bas que redonner un coup de peinture aux volets pourra bien attendre un an ou deux de plus, ou qu’il suffit de quelques chèvres pour s’occuper de la hauteur de l’herbe… Êtes-vous certain que votre rêve ne serait pas mieux réalisé avec une location dans laquelle vous profiteriez des avantages sans les inconvénients ? 

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