• Service civique ?

    Préparer sa retraite, c’est parfois essayer d’anticiper l’imprévisible.

    Pour la génération qui est passée du téléphone avec cadran au smartphone, il est clair que dans les 20 à 30 prochaines années, de futurs challenges techniques sont à venir. Mais pas seulement : il y aura sans doute de fortes évolutions sociales auxquelles il faudra s’adapter, vaille que vaille.

    Alors, quand mine de rien, certains se laissent aller à imaginer ce que pourrait être un futur, il est toujours intéressant d’écouter.

    Ces jours ci, c’est l’ancienne secrétaire d’état Rama Yade qui agite l’opinion avec une phrase sur le service civique obligatoire des seniors (et ici aussi).

    Dire qu’il est souhaitable que les seniors s’investissent dans la vie courante, il n’y a là rien de nouveau. Beaucoup d’entre eux le font déjà, bénévolement, dans de multiples associations, mais également auprès de leur famille, en s’occupant par exemple de leurs enfants, petits-enfants ou parents âgés.

    Vouloir donner un rôle, un sens à ceux qui se retrouvent isolés ou un peu perdus, c’est plutôt une bonne chose. Même si trouver le comment risque de générer pas mal de migraines : la transmission des expériences et des savoirs n’est déjà pas facile quand on en est un professionnel actif et en forme. Mais pour une fois où il est dit que les expériences des séniors d’aujourd’hui ne seraient pas totalement dépassées par la vitesse des évolutions sociales et techniques, il ne s’agit pas de faire la fine bouche.

    Que cette activité apporte non seulement un lien, une utilité, mais également un complément de ressources à ceux qui peineraient à joindre les deux bouts, ce serait aussi un plus, même si on ne voit pas très bien sur quels critères seraient basées les sommes en question, ni d’où elles viendraient. Et pas davantage ce qui arriverait à ces seniors financièrement fragiles quand leur santé les empêcherait d’effectuer la dite activité.

    Le mot "obligatoire" fait couler beaucoup d’encre, bien sûr. Encore faudrait-il qu’on sache à qui il s’appliquerait : les seniors seraient-il obligés d’assurer un service civique décidé par un tiers, ou s’agirait-il de l’obligation pour le tiers en question de proposer un service civique à tous les seniors qui le demanderaient ? Voilà que se profilent à l’horizon règlements, exceptions, et toute l’organisation nécessaire à la mise en place, aux contrôles…

    Mais dépassons la polémique. Que faire pour que les seniors gardent une vraie place ? Que faire pour ceux dont les finances sont/seront insuffisantes ? Les deux problèmes sont bien réels.

    Si les seniors ne veulent pas que des solutions leur soient, un jour ou l’autre, imposées, il leur reste à se prendre en main. À anticiper. À préparer la vie qu'ils veulent choisir.

     

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